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Godet

Le godet est l’outil numéro 1 d’une mini-pelle : c’est lui qui décide de la vitesse d’excavation, de la propreté des finitions et, au final, de votre coût horaire. Un godet bien choisi, correctement monté et entretenu, transforme la machine : meilleure pénétration du sol, cycles plus courts, tranchées nettes et moins d’usure. Cette page synthétise l’essentiel pour sélectionner, utiliser et maintenir votre godet de mini-pelle — sans surpayer ni sous-dimensionner.

Choisir le bon godet selon vos travaux

  • Godet terrassement/standard : polyvalent (terre, remblais, matériaux mixtes). Largeurs courantes : 20–60 cm. Idéal pour tranchées, décaissement léger, reprises.

  • Godet de curage (ditching) : large (100–150 cm), fond plat, bords lisses pour le nivellement et les finitions de fossés, talus, plateformes. Existe en version orientable/tilt pour régler l’angle sans repositionner la machine.

  • Godet trapézoïdal : profil en V pour fossés/drainage ; angles latéraux fixes (souvent 45–60°) pour créer des pentes régulières en un seul passage.

  • Godet de tranchée étroit : 15–30 cm pour micro-tranchées (câbles, arrosage), faible volume extrait = moins d’évacuation.

  • Godet cribleur / squelette : fond ajouré pour séparer terre et pierres sur place (sélection de matériaux).

  • Godet haut-déversement / profond (selon tonnage) : lorsque la hauteur de déchargement est critique.

Largeur, capacité et profil : le trio qui change tout

Un godet trop large fatigue l’hydraulique et « talonne » ; trop étroit = cycles inutiles et surcreusement.

  • Largeur : calquez-la sur l’ouvrage (tranchée, drain, semelle) + une faible marge pour compacter/poser.

  • Capacité (L) : liée au volume par coup et à la stabilité. Sur petites machines, privilégiez un volume réaliste plutôt qu’un grand godet sous-rempli.

  • Profil : un fond plus long stabilise la coupe et aide au nivellement ; un fond plus court pénètre mieux en sol dur. Les flancs relevés retiennent mieux le matériau.

Denture, lames et aciers d’usure

Le « mordant » du godet définit la pénétration et la finition.

  • Dents boulonnées (2–5 dents selon largeur) : indispensables en sols compacts/caillouteux ; remplaçables individuellement.

  • Lame lisse boulonnée (BOE) : idéale pour curage/nivellement, protège le bord d’attaque ; existe en version réversible.

  • Acier d’usure (Hardox/équivalent) sur fond et flancs : prolonge la vie du godet. Des semelles d’usure (patins) limitent l’abrasion au contact du sol.
    Astuce : en chantier mixte, alternez dents pour décaper puis lame pour finir (via attache rapide).

Attache et compatibilité : ne laissez rien au hasard

Un godet performant est d’abord un godet compatible. Vérifiez :

  • Axes/entraxe/largeur d’oreilles conformes au porte-outil ;

  • Attache rapide (mécanique ou hydraulique) : sécurité anti-chute, verrouillage visible ;

  • Tilt (godet inclinable) : si vous travaillez beaucoup les fossés, talus et plateformes, c’est un gain de temps énorme ;

  • Tiltrotator (si présent) : attention au poids additionnel et au couple ; offrez au godet une robustesse adaptée.

Hydraulique et productivité

Le meilleur godet déçoit si l’hydraulique sature. Pour les godets orientables et accessoires actifs, contrôlez :

  • Débit/pression disponibles en auxiliaire,

  • Retour libre (utile pour certains outils),

  • Simultanéité des mouvements (incliner + curer + translater).
    Objectif : garder une coupe fluide et des cycles courts sans étouffer la machine.

Entretien : petits gestes, grandes heures gagnées

  • Nettoyez le godet (terre collante, béton frais) pour préserver poids et géométrie.

  • Inspectez fissures au pied des oreilles/soudures ; traitez tôt (meulage/soudure qualifiée).

  • Surveillez l’usure de la lame et des dents ; remplacez avant de perdre le profil.

  • Graissez axes/attache rapide aux intervalles ; contrôlez jeux axes/bagues (remise en jeu = précision retrouvée).

  • Rangez vos godets à plat, bords protégés, pour éviter déformations et impacts.

Budget : raisonner en coût complet (pas seulement au prix)

Évaluez le coût horaire de votre godet :

  • Prix d’achat + aciers d’usure (lame/dents) + consommables + temps de changement (attache rapide).

  • Un pack de godets cohérent (étroit + standard + curage + trapézoïdal) évite les « compromis coûteux » et accélère les chantiers.

  • La valeur de revente reste meilleure pour des godets en bon état, avec lames/dents récentes et axes propres.

Cas d’usage : choisir vite et bien

  • Tranchée réseaux en terrain varié : godet standard 30–45 cm à dents, puis curage pour la finition et le lit de pose.

  • Fossé/drainage : godet trapézoïdal (angles adaptés au cahier des charges) ; finition au curage si besoin.

  • Nivellement de plateforme : curage large, fond plat, éventuellement tilt pour compenser la pente.

  • Décapage sol dur / grave : standard denté (dents neuves), passes plus courtes, lame pour lisser.

  • Tri de matériaux : godet cribleur pour limiter rotations vers la benne.

Méthode express en 7 étapes

  1. Définir l’ouvrage (tranchée, fossé, plate-forme) et la tolérance de finition.

  2. Choisir le type de godet (standard, curage, trapézoïdal, tranchée, cribleur).

  3. Dimensionner largeur/capacité selon la machine et l’ouvrage.

  4. Arbitrer denture vs lame en fonction du sol et du rendu attendu.

  5. Vérifier compatibilité attache/axes et, si tilt, les besoins hydrauliques.

  6. Prévoir aciers d’usure et pièces (dents, lames, axes/bagues).

  7. Tester sur 10–15 min : pénétration, remplissage, vidage, qualité de coupe.

Les 6 erreurs à éviter

  1. Prendre un godet trop large « pour aller plus vite » : ça étouffe l’hydraulique et dégrade la finition.

  2. Travailler au curage sans lame en bon état : stries et reprises à la clé.

  3. Oublier la compatibilité (axes/entraxe) et bricoler des cales : jeux, casse, perte de précision.

  4. Négliger les dents usées : la machine force, consomme, chauffe… pour un résultat médiocre.

  5. Sous-estimer l’intérêt du tilt si vous faites talus/fossés : repositionnements à répétition = temps perdu.

  6. Remettre à plus tard les petites fissures : elles s’ouvrent en pleine saison.

En résumé : un godet adapté, bien affûté (dents/lame), compatible et entretenu, c’est une mini-pelle qui pénètre mieux, lisse plus propre et tourne plus vite. Constituez un pack centré sur vos ouvrages (standard + curage + trapézoïdal + éventuellement étroit/cribleur), vérifiez l’attache et l’hydraulique, puis suivez vos usures : vous gagnerez en précision, en temps et en euros… godet après godet.